Illégalité et informalité
Il convient d'éviter toute confusion entre les deux notions.
« Même si, opposant
illégalité à légalité, on considère que la formalité peut être synonyme de légalité, on ne peut pour autant en déduire que tout ce qui est illégal est informel ou que tout ce qui est informel est illégal. Cependant, il arrive souvent, notamment dans les pays développés, que les activités s'exerçant en dehors du cadre réglementaire soient, en termes juridiques, communément qualifiées d'informelles et considérées comme illégales parce qu'elles ne répondent pas à certaines prescriptions légales ou qu'elles contreviennent à [des] normes établies. La différence entre informalité et
illégalité peut avoir des connotations différentes selon les pays. Ainsi, lorsqu'on parle de législation du travail et d'informalité, on dira dans les pays en développement qu'elle "ne s'applique pas" et dans les pays développés qu'elle "n'est pas respectée". Mais de façon générale, les descriptions relatives à l'informalité sont le plus souvent d'ordre sociologique ou économique, tandis que celles qui se rapportent à l'
illégalité, à la dissimulation ou au défaut de déclaration ont un caractère juridique.
Alors que certains nourrissaient l'espoir que le secteur formel absorberait progressivement la grande majorité de la population active dans les pays à revenu faible et intermédiaire, l'emploi formel a, en réalité, reculé ces dernières années. C'est ainsi que l'économie informelle (travailleurs indépendants, travailleurs des petites entreprises, travailleurs à domicile, main-d'œuvre familiale occasionnelle et non rémunérée, travailleurs ruraux et agricoles) représente encore la part du lion de l'emploi dans le monde en développement. »
(Daza, J. L.,
« Inspection du travail et économie informelle », dans
Éducation ouvrière, vol. 3-4, n
o 140-141, 2005, consulté le 22-04-2010)