Le monopole désigne une situation dans laquelle un vendeur est le seul à offrir un produit à une multitude d'acheteurs. Dans une telle situation, l'offreur est capable de fixer seul le prix de vente du produit concerné. Ce pouvoir sur le marché est très recherché par les entreprises, mais est considéré comme nuisible aux consommateurs. Il est donc souvent combattu par les pouvoirs publics et dénoncé par une majorité d'économistes.
« En cas de monopole, la production est normalement inférieure et les prix supérieurs à ce qu'ils seraient dans des conditions concurrentielles. On peut également considérer qu'un monopoleur réalise des bénéfices supérieurs à la moyenne. »
(Joekes, S. et P. Evans,
« Glossaire et sigles », dans
La concurrence et le développement : la puissance des marchés concurrentiels, Ottawa, Centre de recherches pour le développement international (CDRI), 2008, consulté le 10-05-2010)
Intervention des pouvoirs publics
« Certaines situations de monopole découlent aussi des interventions publiques lorsque, par exemple, une administration accorde à un agent économique public ou privé un droit exclusif d'achat de certains produits agricoles auprès des paysans. [...] [Inversement,] les pouvoirs publics peuvent s'opposer à ces tendances en instaurant des politiques qui favorisent la concurrence et le libre-échange et qui garantissent aux producteurs nationaux et internationaux l'abaissement des barrières commerciales. Mais dans le cas des monopoles naturels, les pouvoirs publics risquent fort d'assumer eux-mêmes la responsabilité directe de la production d'un bien ou d'un service afin de peser sur les prix pour qu'ils soient en deçà du coût moyen de production et non, comme c'est alors le cas, supérieurs à son coût total. À défaut, ils peuvent aussi réguler les prix du secteur privé ou la distribution de ses produits. »
(Smith, L. D.,
« Qu'est-ce que la décentralisation? », dans
Réforme et décentralisation des services agricoles : un cadre méthodologique, Rome, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture(FAO), 2004, consulté le 10-05-2010)
Les effets des monopoles sur la paysannerie
« L'aggravation de la crise générale du capitalisme depuis la Deuxième Guerre mondiale est caractérisée par une domination accrue des monopoles et du capital financier dans l'agriculture, une accentuation de la différenciation et de la ruine de la paysannerie. […]. Les monopoles s'enrichissent à tous les stades franchis par les produits agricoles, du producteur au consommateur. En établissant de bas prix pour les produits achetés aux petits paysans, et en faisant monter en flèche les prix de détail, les monopoles s'approprient une partie considérable des revenus de la paysannerie. Les monopoles de la transformation des produits agricoles (meunerie, boucherie, conserves, industrie sucrière) s'octroient d'énormes bénéfices aux dépens de la masse des paysans. Les interventions du pouvoir d'État – politique fiscale, opérations de stockage et les différentes formes de l'aide apportée à l'agriculture – accentuent encore l'enrichissement des monopoles et la paupérisation des masses de la paysannerie. L'exploitation des paysans par les monopoles se combine avec de nombreuses survivances de l'exploitation féodale et, en particulier, avec le métayage dans lequel le cultivateur est forcé de remettre au propriétaire de la terre une forte partie de la récolte comme prix de la location de la terre et du matériel. »
(Institut d'économie de l'Académie des sciences de l'U.R.S.S.,
« L'aggravation de la crise générale du capitalisme après la Deuxième Guerre mondiale (chapitre XXII) », dans
Manuel d'économie politique, 2
e édition, Moscou, Académie des sciences de l'U.R.S.S., 1955, consulté le 19-05-2010)