Dans le cadre de la mondialisation, l'
intégration économique se définit par l'ouverture du commerce international, des investissements et des flux de capitaux.
L'
intégration économique joue sur trois dimensions importantes : la migration des hommes; le commerce des biens et des services; et le mouvement des capitaux favorisé par l'intégration des marchés financiers.
Historique
« Depuis le XVIII
e siècle, les thèses d'Adam Smith, de Ricardo et de leurs successeurs soutenaient que la prospérité des peuples passait par leur coopération mutuelle, leur spécialisation et la libre circulation des biens, des services, des capitaux et même des personnes. C'est l'essence même du traité de Rome de 1957 qui a conduit à l'intégration européenne, […] jusqu'à une monnaie commune. Suivant l'exemple européen, toute la philosophie mondiale du commerce a changé et ce qu'on a appelé la globalisation des marchés s'est enclenchée de façon irréversible. Du GATT à l'OMC, le commerce international a connu des résultats absolument prodigieux. »
[En Amérique du Nord], « nous avons maintenant un espace économique intégré qui le sera de plus en plus avec les projets d'expansion de la zone des Amériques. »
(Landry, B.,
« De l'intégration économique à l'intégration monétaire? »,
Le Soleil, 2000, consulté le 22-04-2010)
« Le monde que nous voyons autour de nous – un monde d'
intégration économique croissante, de cercles toujours plus larges de développement et de prospérité sans précédent – est, à bien des égards, la réalisation d'une idée surgie des décombres de la Seconde Guerre mondiale. Certes, les inégalités et la pauvreté sont encore répandues à une échelle inacceptable. Mais, au cours des 50 dernières années, le commerce a constitué un puissant moteur de croissance. »
(Renato Ruggiero, Organisation mondiale du commerce,
« De la vision à la réalité : le système commercial multilatéral à cinquante ans », 1998, consulté le 22-04-2009)
Les différents niveaux d'intégration
Il existe différents types d'
intégration économique.
- Le premier niveau est la zone d'échanges préférentiels pouvant se transformer en zone de libre-échange. Elle décourage les pays membres d'opter pour des mesures protectionnistes, mais leur laisse une autonomie complète en ce qui concerne les politiques commerciales avec les pays tiers.
- Au deuxième niveau, l'intégration économique peut se traduire par l'union douanière. Elle établit aussi une zone de libre-échange, mais dans laquelle la politique commerciale à l'égard des pays tiers sera la même pour les pays membres.
- Le troisième niveau est le marché commun, c'est-à-dire une union douanière qui instaure la mobilité des facteurs de production : main-d'œuvre, capital et produits.
- Au quatrième niveau, l'union économique instaure un marché commun qui se dote d'une politique monétaire et fiscale commune.
(adapté de Nyahoho, E., et P. Proulx,
Le commerce international : Théories, politiques et perspectives industrielles, 2
e édition, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2002, p. 246-247)
L'intégration peut être induite par le marché (sans intervention gouvernementale) ou relever d'une politique intergouvernementale. Elle peut se faire à un niveau superficiel. Par exemple, dans une zone de libre-échange, chaque pays membre garde le contrôle sur ses politiques économiques. Elle est plus profonde quand elle implique une coopération ou une normalisation des questions touchant, entre autres, les lois de la concurrence, les politiques monétaire et financière, les normes et autres types de réglementation, etc. C'est le cas du marché commun. De nos jours, l'économie la plus intégrée à l'échelle mondiale est celle de l'Union européenne et surtout de sa zone euro.
Les bienfaits de l'intégration économique?
« L'intégration économique internationale n'a pas débouché sur les modes durables de croissance et d'investissement qui sont nécessaires pour que chacun, homme ou femme, ait une véritable chance d'accéder à un emploi décent. »
(Bureau international du travail,
Gérer les transitions. Gouvernance et travail décent. Rapport du Directeur général. Volume II, Budapest, BIT, 2005, consulté le 22-04-2010)
« Il est de plus en plus reconnu que si les problèmes de la justice et de l'égalité ne sont pas systématiquement traités par la communauté mondiale, le processus même d'intégration internationale pourrait être rejeté par un nombre croissant de pays et de personnes. »
(Organisation internationale du travail,
« FAQ », [s. d.], consulté le 21-03-2006)