« La
division internationale du travail repose sur l'analyse des avantages comparatifs. Elle est censée apporter un surplus d'efficacité à l'ensemble de la communauté mondiale. Néanmoins, elle est très débattue. La division traditionnelle du travail oppose les pays qui exportent principalement des produits manufacturés à ceux qui exportent principalement des produits bruts (ou matières premières). Les économistes du développement (Raoul Prebisch et Hans Singer, notamment) ont fait remarquer qu'en raison des élasticités différentes de la demande, les gains de productivité réalisés dans les matières premières tendaient à tirer les prix vers le bas, tandis que, pour les biens manufacturés, les gains de productivité pouvaient être conservés par les producteurs et donc alimenter des investissements et des hausses de pouvoir d'achat dans les pays de production. À cette division traditionnelle du travail entre nations, on oppose de plus en plus une nouvelle
division internationale du travail : les pays à bas salaires et les autres, les premiers produisant des produits manufacturés incorporant du travail peu qualifié, les seconds des produits manufacturés incorporant du travail moyennement ou fortement qualifié. Ce n'est pas faux, mais la réalité paraît plus complexe que cela. […]
La
division internationale du travail porte donc sur des produits proches, et s'explique davantage par des recherches d'économies d'échelle conduisant à des spécialisations internationales fines, intrabranches (ici, les écrans, là, les processeurs), que par des considérations de coûts relatifs. »
(Alternatives économiques,
« Division internationale du travail », dans
L'économie de A à Z : Le dictionnaire d'Alternatives économiques en ligne, 2010, consulté le 09-06-2010)