La substitution du concept de «
gouvernance » à celui de « gouvernement » ou de « gestion » reflète une évolution dans l'exercice du pouvoir. Le terme « gouvernement » reste associé à une forme organisée, rationnelle et cohérente du pouvoir, tandis que «
gouvernance » renvoie à un processus de coordination qui permet à l'exercice des pouvoirs politiques, économiques et administratifs de s'effectuer à tous les niveaux de la structure du système national, régional et local par différents acteurs disposant, à des degrés divers, de pouvoirs de décision. La gouvernance se traduit donc concrètement par une participation accrue de la société civile à l'élaboration des décisions et à leur mise en œuvre.
(adapté de l'Office québécois de la langue française,
« gouvernance », dans
Le grand dictionnaire terminologique, 2003, consulté le 21-07-2010)
« Le concept de
gouvernance est emprunté au langage des gestionnaires de grandes firmes à qui, depuis le milieu des années 1970, la question du "gouvernement d'entreprise" (
corporate governance) est fréquemment posée. Dans ce langage, le terme "
gouvernance" sert à questionner les dirigeants sur la façon dont leur gestion est assurée, en équilibre entre les intérêts des actionnaires (
shareholders) et ceux de l'ensemble des autres parties prenantes liées à la firme (
stakeholders) : cadres, sous-traitants, collectivités locales, etc. […]
À la fin des années 1980, la notion de "
gouvernance" a été transposée au niveau macroéconomique par la Banque mondiale, assortie d'un adjectif : "bonne" ou "juste" (
good governance). La "bonne gouvernance" est un critère du jugement que l'on applique à un État lorsqu'il sollicite une aide financière auprès d'une institution internationale. Elle est synonyme de bonne administration publique. »
(Smouts, M.C., D. Battistella et P. Vennesson,
Dictionnaire des relations internationales : approches, concepts, doctrines, 2
e édition, Paris, Dalloz-Sirey, 2006, p. 250)