« À l'heure où les frontières de toute nature semblent s'effacer – frontières interétatiques avec la multiplication de flux divers comme frontières entre domaine public et secteur privé –, on assiste à la fin d'un mode hiérarchisé des pouvoirs. Les États n'en sont plus les détenteurs exclusifs et disposent d'une capacité d'action de plus en plus limitée face à l'émergence des espaces territoriaux et/ou globaux (transnationaux). La montée de problèmes globaux appelle l'émergence d'une nouvelle
gouvernance globale dont les fondements restent à définir. »
(Ghorra-Aubin, C.,
Dictionnaire des mondialisations, Paris, Armand-Colin, 2006, p. 186)
« En 1999, une Commission spéciale des Nations unies définit la
gouvernance globale, comme la somme des pratiques par lesquelles individus et institutions, tant privés que publics, gèrent leurs affaires communes. C'est un processus continu par lequel les conflits d'intérêts peuvent être surmontés et une démarche coopérative mise en œuvre. »
(Lorot, P.,
Dictionnaire de la mondialisation, Paris, Ellipse, 2001, p. 213)
Le besoin d'une bonne gouvernance
« Une bonne gouvernance, tant au niveau national que mondial, devrait promouvoir des valeurs telles que la liberté, la sécurité, la diversité, l'équité et la solidarité. Elle devrait également garantir le respect des droits de l'homme, de l'État de droit à l'échelle internationale, de la démocratie et de la participation, promouvoir l'esprit d'entreprise et adhérer aux principes de responsabilité, d'efficacité et de subsidiarité.
La progression de la mondialisation a fait apparaître la nécessité d'une meilleure
gouvernance mondiale. Du fait de l'interdépendance accrue entre les États-nations, un éventail plus large de problèmes affecte désormais plus fortement un plus grand nombre de pays que par le passé. Le développement des liens entre les pays par le biais des échanges commerciaux, des IDE [investissements directs à l'étranger] et des mouvements de capitaux implique que les changements au niveau des conditions économiques ou des politiques des grandes économies ont des effets secondaires importants sur le reste du monde. De même, les nouvelles règles mondiales ont une forte incidence sur les possibilités d'action et la performance économique des pays. »
(Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation,
Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous, Genève, Bureau international du travail, 2004, p. 83, consulté le 16-05-2010)
« À partir des années 1980, les grands organismes internationaux, tels que l'ONU, le FMI [Fonds monétaire international] ou la Banque mondiale, se font les ardents promoteurs de la "bonne gouvernance" et de la "
gouvernance globale". La bonne gouvernance est une des conditions nécessaires à l'octroi d'aides et de crédits de la plupart des grands organismes financiers internationaux. L'Union européenne a inscrit la gouvernance au centre de son projet de réforme des institutions dans le cadre de son élargissement. »
(Lorot, P.,
Dictionnaire de la mondialisation, Paris, Ellipse, 2001, p. 213)
Les acteurs de la gouvernance mondiale
La
gouvernance mondiale regroupe une grande diversité d'acteurs qui participent à l'élaboration des normes, règles et codes censés réguler un domaine d'activité sur le plan international. Ces acteurs sont les organisations internationales publiques, les organisations non gouvernementales, les acteurs économiques de la finance internationale, les États, les organismes normatifs à caractère professionnel (organismes de normalisation internationale, associations internationales d'entrepreneurs, fédérations syndicales internationales), les créateurs d'opinion et groupes d'experts, et les représentants de la société civile.
Dynamique de la gouvernance mondiale
La dynamique de la
gouvernance mondiale pose plusieurs problèmes. Parmi ceux-ci, il convient d'évoquer les énormes disparités de pouvoir et de capacité entre les différents États-nations. Les pays industrialisés disposent de revenus par habitant beaucoup plus élevés que les autres pays, ce qui leur donne un moyen de pression économique dans les négociations visant à orienter la
gouvernance mondiale. Il en découle que, dans la pratique, la
gouvernance mondiale favorise les intérêts des acteurs puissants des pays riches.
« La démocratie planétaire est une utopie. La réalité, c'est, à l'opposé, la menace d'une généralisation des dictatures. Si le libre-échange engendre un espace économique planétaire, la seule forme politique concevable à l'échelle mondiale est la "
gouvernance", désignation pudique du système autoritaire en gestation. »
(Todd, E.,
Après la démocratie, Paris, Gallimard, 2008, p. 250)
