En Es Fr

MAIN-D'ŒUVRE FÉMININE

   Imprimer  
Équivalents : FEMALE LABOUR
MANO DE OBRA FEMENINA
Domaine : Travailleur

Définition

Population active formée de personnes de sexe féminin.

Contexte

« Du point de vue de la société, la présence accrue des femmes sur le marché du travail revêt un caractère non seulement souhaitable, mais indispensable. Les femmes ne représentent pas un problème sur le marché du travail, mais au contraire une solution, surtout dans un environnement où la main-d'œuvre se modifie, tant pour les motifs démographiques qu'en raison du recul de la participation masculine. L'intérêt économique qu'offre la main-d'œuvre féminine prend une dimension particulière au Québec et l'équité en emploi s'impose non seulement comme un principe de justice sociale mais aussi comme un choix stratégique pour les organisations. À cet égard, une articulation plus harmonieuse entre la famille, la collectivité et l'emploi représente un des défis à relever au cours des prochaines années. »
(Secrétariat à la condition féminine du Québec, Bilan 1985-2000, consulté le 22-06-2009)

Description

« La part des femmes dans la population active mondiale continue de s'élever, bien que leur participation varie considérablement d'un pays à l'autre. Cependant, de simples statistiques sur la participation cachent d'énormes différences de participation à la main-d'œuvre entre les hommes et les femmes. Les différents types de travaux que les femmes et les hommes accomplissent leur donnent accès à différents niveaux de revenu, de sécurité de travail, d'avantages tels que l'assurance santé ou de travail, la négociation collective et la formation professionnelle ou autres activités éducationnelles.

Malheureusement, dans le monde entier, les femmes ont moins d'accès à tous ces avantages, car elles ont moins d'accès à l'emploi formel, réglementé et rémunéré au sein du marché du travail traditionnel. En revanche, les femmes sont majoritaires parmi les travailleurs de l'économie informelle, les emplois à temps partiel, les zones franches d'exportation, les services domestiques, le secteur sexuel, et les niveaux les plus bas des secteurs traditionnels comme la santé et l'éducation, ainsi qu'une majorité écrasante de travailleurs non rémunérés dans l'économie reproductive et de prestation de soins. »
(United Nations Instraw, consulté le 11-09-2006)

Au Canada, les femmes font aujourd'hui partie intégrante de la population active rémunérée, représentant près de la moitié de tous ceux qui travaillent pour une rémunération ou un profit. Selon Statistique Canada, l'augmentation du nombre de femmes qui occupent un emploi rémunéré est l'une des tendances sociales les plus importantes observées au Canada au cours du dernier quart de siècle. En 2004, 58 % des femmes de 15 ans et plus faisaient partie de la population active rémunérée. Les femmes formaient 47 % de la population active occupée en 2004. De plus, les femmes toucheraient généralement un revenu inférieur à celui des hommes. Par exemple, en 2003, le revenu annuel brut moyen des femmes de 15 ans et plus était de 24 400 $, ce qui équivaut à seulement 62 % du revenu des hommes.
(adapté de Statistique Canada, Femmes au Canada : Rapport statistique fondé sur le sexe, 5e édition, Ottawa, Statistique Canada, 2006, consulté le 04-05-2010)

Selon l'Organisation internationale du travail, en 2005, 52 % des femmes adultes étaient employées et constituaient environ 40 % de la main-d'œuvre dans le monde.
(Organisation internationale du travail, « Le rapport annuel du BIT sur l'emploi indique que le chômage continue à augmenter, les jeunes représentent dorénavant la moitié des sans-emploi », 2006, consulté le 04-05-2010)

Mondialisation et conditions de travail des femmes

« La mondialisation a eu des effets particulièrement prononcés sur […] les femmes[, qui] sont entrées en force sur le marché du travail dans les pays s'étant dotés d'une politique économique libérale. […] Les investisseurs affichent une préférence pour la main-d'œuvre féminine dans des industries "légères" telles que la confection, la fabrication de chaussures et de jouets, le traitement des données et l'assemblage de semi-conducteurs, branches d'activité qui font appel à une main-d'œuvre non qualifiée ou semi-qualifiée. Ces industries [à forte intensité] de main-d'œuvre ont de plus en commun d'être axées sur les services et de mal rémunérer leurs employés. […] La libéralisation de l'économie a en outre induit une expansion phénoménale du secteur informel et une progression des effectifs féminins employés dans ledit secteur. […]
Une progression quantitative des possibilités d'emploi doublée d'une dégradation qualitative des conditions de travail est un phénomène particulièrement perceptible dans les zones franches industrielles […], les femmes y représentant jusqu'à 80 % des effectifs. Les femmes fournissent également le gros des bataillons de travailleurs migrants, au niveau national comme international. »
(Oloka-Onyango, J. et D. Udagama, La réalisation des droits économiques, sociaux et culturels : La mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance de tous les droits de l'homme, Genève, Haut-commissariat aux droits de l'homme, 2000, consulté le 04-05-2010)
Dictionnaire analytique de la mondialisation et du travail
© Jeanne Dancette