Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), les organisations syndicales et les associations de défense des droits de l'homme, il faut cesser de voir la mondialisation uniquement sous l'angle des marchés. Citons le rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation,
Une mondialisation juste, publié en 2004 par le Bureau international du travail (BIT) :
« Le processus actuel de mondialisation génère des déséquilibres, entre les pays et à l'intérieur des pays. Des richesses sont créées, mais elles ne sont d'aucun profit pour trop de pays et trop de personnes. Faute d'avoir suffisamment voix au chapitre, ils ne peuvent guère influer sur le processus. Pour la vaste majorité des femmes et des hommes, la mondialisation n'a pas répondu à leurs aspirations, simples et légitimes, à un travail décent et à un avenir meilleur pour leurs enfants. Beaucoup d'entre eux vivent de l'économie informelle, sans droits reconnus, et dans de nombreux pays pauvres qui subsistent de façon précaire en marge de l'économie mondiale. Même dans les pays dont l'économie est florissante, certains travailleurs et certaines collectivités ont souffert de la mondialisation. »
Le rapport présente une vision alternative :
« Nous estimons qu'il faut envisager la mondialisation non plus de façon étroite, en se préoccupant exclusivement des marchés, mais de façon plus générale, en tenant compte essentiellement des aspirations des gens ordinaires. La mondialisation ne doit plus être l'affaire exclusive des conseils d'administration et des conseils des ministres : elle doit répondre aux besoins de chacun dans la collectivité où il vit. La dimension sociale de la mondialisation, c'est, pour les individus, l'emploi, la santé, l'éducation – et bien d'autres choses encore. C'est la façon dont ils perçoivent la mondialisation dans leur vie quotidienne et dans leur travail. C'est l'ensemble de leurs aspirations à une participation démocratique et à la prospérité matérielle. Une meilleure mondialisation : telle est la clé d'une vie plus prospère et plus sûre pour tous les habitants de notre planète au XXI
e siècle. »
(Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation,
Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous, Genève, Bureau international du travail, 2004, p. vii, consulté le 10-05-2010)
Le rapport fait des suggestions concrètes, reprises par l'OIT et la Confédération internationale des syndicats libres, notamment : une action centrée sur les personnes, un État démocratique et efficace, un développement durable, des règles équitables, des marchés productifs et équitables, une mondialisation solidaire, une obligation renforcée de rendre des comptes à la population, des partenariats approfondis et un dialogue social, un système multilatéral plus efficace.
Initiative pour une mondialisation éthique
« L'Initiative pour une
mondialisation éthique (EGI) est un nouveau projet dirigé par Mary Robinson en collaboration avec l'Aspen Institute, la Columbia University et le Conseil international pour l'étude des droits humains (ICHRP).
L'EGI réunit les principales parties prenantes au sein de nouvelles alliances afin d'intégrer les concepts des droits humains, des questions de genre et du renforcement des responsabilités dans le cadre d'efforts visant à relever les défis mondiaux et à pallier les lacunes de gouvernance. »
(3D, Trade, Human Rights, Equitable Economy,
« L'Initiative pour une mondialisation éthique », [s. d.], consulté le 10-05-2010)