De l'internationalisation à la mondialisation
« La
mondialisation apporte un changement de nature, presque une rupture, dans les processus d'internationalisation à l'œuvre depuis plusieurs décennies. L'internationalisation, en effet, implique seulement une intensification des échanges internationaux, donc des phénomènes de spécialisation d'un pays à l'autre […]. La
mondialisation, de son côté, implique une optimisation des différentes opérations de production et de commercialisation à l'échelle mondiale: sous-traiter telle opération dans tel pays, localiser tel type d'opérations dans tel autre, commercialiser le résultat dans tel autre encore, etc. L'apport spécifique de chaque pays dans ce processus global (d'où l'anglicisme "globalisation") dépend des avantages spécifiques qu'il est susceptible d'apporter: ici, une main-d'œuvre bon marché, là, des infrastructures de qualité, ailleurs, la proximité d'un réseau dense et dynamique de recherche-développement, ailleurs encore, une ingénierie financière sophistiquée et peu coûteuse, etc. La
mondialisation met donc en concurrence non plus des produits, mais des systèmes productifs et sociaux. Il en résulte que le maintien de tel ou tel type d'avantages sociaux dans un pays (un niveau de rémunération élevé, des charges sociales permettant de financer un système de protection sociale, etc.) dépend de sa capacité à offrir en échange des avantages spécifiques, pour lesquels les firmes intéressées sont prêtes à consentir les coûts salariaux ou les charges sociales correspondantes. La
mondialisation contraint donc les pays qui veulent y faire face à élever le niveau de compétence de leur main-d'œuvre, la qualité de leurs liaisons internationales, etc. À défaut, la seule alternative est de réduire les salaires, les charges sociales ou la fiscalité, pour attirer par des coûts peu élevés les entreprises que l'on ne peut attirer par des éléments qualitatifs. »
(Alternatives économiques,
« Mondialisation », dans
L'économie de A à Z : Le dictionnaire d'Alternatives économiques en ligne, 2010, consulté le 22-11-2010)