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AVANTAGE COMPARATIF

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Synonymes ou variantes : AVANTAGE COMPARÉ
LOI DES AVANTAGES COMPARATIFS
LOI DES AVANTAGES COMPARÉS
LOI DES AVANTAGES RELATIFS
PRINCIPE DE L'AVANTAGE COMPARATIF
PRINCIPE DES AVANTAGES COMPARATIFS
PRINCIPE DES AVANTAGES COMPARÉS
THÉORIE DE L'AVANTAGE COMPARATIF
THÉORIE DES COÛTS COMPARÉS
Équivalents : COMPARATIVE ADVANTAGE
VENTAJA COMPARATIVA
Domaine : Économie

Définition

Capacité d'un pays ou d'une région de produire un bien ou un service à un coût inférieur, relativement au coût d'autres produits ou services ou comparativement à un autre pays ou région. Par extension, la théorie élaborée par David Ricardo.

Contexte

« On entend souvent dire, par exemple, que certains pays ne possèdent d'avantage comparatif pour rien. Cela est pratiquement impossible. […] Nous rejetons l'usage des normes du travail à des fins protectionnistes et convenons que l'avantage comparatif des pays, en particulier des pays en développement à bas salaires, ne doit en aucune façon être remis en question. »
(Organisation mondiale du commerce, Comprendre l'OMC, Genève, OMC, 2008, consulté le 28-04-2010)

Description

La spécialisation d'une région dans des productions pour lesquelles elle détient une efficacité relative, combinée au libre-échange, permettra à un pays de tirer plusieurs avantages, puisqu'il sera en mesure d'acquérir des biens à des coûts plus bas. Il est donc dans l'intérêt de chaque pays d'opter pour une spécialisation qui maximisera la production et la consommation de tous.

Le principe de l'avantage comparatif s'oppose à celui de l'avantage absolu d'Adam Smith. Un pays détient un avantage absolu dans la production d'un bien ou d'un service lorsqu'il peut le produire avec moins de ressources qu'un autre pays. Par opposition, un pays aura un avantage comparatif dans le cas où il produit un bien ayant un prix relatif autarcique plus bas que dans le reste du monde. Il est donc possible qu'un pays possède un avantage comparatif sans avoir d'avantage absolu.

Historique

Le principe de l'avantage comparatif fut énoncé par David Ricardo au début du XIXe siècle dans Des principes de l'économie politique et de l'impôt (1817). Ricardo s'est servi du cas de l'Angleterre et du Portugal, producteurs de vin et de draps, pour illustrer son propos. Bien que l'Angleterre n'ait aucun avantage absolu de coût de production pour les deux biens, il est plus avantageux pour ce pays d'opter pour le libre-échange : « Quoique le Portugal pût fabriquer le drap en employant 90 hommes, il l'importerait d'un pays où cette production requiert le travail de 100 hommes, parce qu'il serait plus avantageux pour lui d'employer son capital à produire du vin contre lequel il obtiendrait davantage de drap anglais, que de fabriquer du drap en détournant une part de son capital de la culture des vignes pour le replacer dans la manufacture du drap (Ricardo, 1817 in Nyahoho, 2002). » Il faut comprendre que l'avantage ne se présente pas dans les coûts absolus de production, mais plutôt dans les coûts relatifs ou les coûts d'opportunité.
(Nyahoho, E. et P.-P., Proulx, Le commerce international : Théories, politiques et perspectives industrielles, 2e édition, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2002, p. 762)

Débat

Les défenseurs du principe de l'avantage comparatif y voient une justification du libre-échange et affirment que cette pratique est efficace et juste, car chacun peut produire ce qu'il fait de mieux. Toutefois, la réalité n'est pas conforme à la théorie. Un pays qui perd une production au profit d'un autre pays plus efficace ne trouvera pas nécessairement une autre production pour la remplacer. Par ailleurs, certaines productions ont un meilleur avenir grâce au progrès technologique et seraient donc à privilégier.

La théorie de l'avantage comparatif suppose la recherche d'une rentabilité immédiate du capital, délaissant la spécialisation durable des investissements. Selon certains auteurs, cette spécialisation financière empêche l'innovation et établit une dépendance technologique; ce qui avantage les pays les plus avancés et sédimente les inégalités.
(adapté de Bernard, F., Dictionnaire critique de la mondialisation, Paris, Éditions le Pré aux Clercs, 2002, p. 40-42)
Dictionnaire analytique de la mondialisation et du travail
© Jeanne Dancette