« Le
droit de grève a été reconnu tardivement : jusqu'en 1881, le fait de cesser le travail était considéré comme une rupture du contrat de travail du fait du salarié. Dans certaines professions – en France, dans la police et l'armée, mais dans d'autres pays, cela peut concerner certains services publics –, le
droit de grève est interdit. Il est fréquent qu'il soit réglementé : le déclenchement d'une grève doit être précédé d'un préavis (services publics en France), ou doit être subordonné au constat de l'inexécution par l'employeur ou le groupement d'employeurs d'une même branche d'une convention conclue par lui (États-Unis). Il arrive que certains conflits du travail donnent naissance à d'autres types de grèves que la cessation du travail : la grève du zèle consiste à appliquer à la lettre, et en général avec une certaine lenteur, les consignes officielles, de manière à embouteiller un service (forme de grève souvent pratiquée par les douaniers ou les contrôleurs aériens). La grève tournante, quant à elle, consiste à immobiliser successivement différents services, l'un après l'autre, de manière à ce qu'une partie seulement des salariés soit officiellement en grève, tout en immobilisant l'ensemble du processus productif. La grève perlée, enfin, s'applique elle aussi dans différents services successifs, mais consiste à ralentir le rythme d'activité sans cesser officiellement le travail. »
(Alternatives économiques,
« Grève », dans
L'économie de A à Z : Le dictionnaire d'Alternatives économiques en ligne, 2010, consulté le 09-06-2010)