TRAVAILLEUR EN SERVITUDE POUR DETTES

Individu qui s'engage à fournir, en garantie d'une dette, ses services personnels dans des conditions d'asservissement, et ce, jusqu'à ce que la dette soit remboursée.

« Depuis sa création, l'Organisation des Nations unies a, en permanence, eu à coeur l'élimination, voire l'éradication totale, de l'esclavage et des pratiques esclavagistes sous toutes leurs formes et dans toutes les régions du monde. Pourtant, malgré les efforts constants dans le domaine, l'esclavage n'est pas mort. Bien au contraire, le trafic et la vente d'êtres humains sont florissants. Les réseaux internationaux de prostitution se renforcent, l'exploitation des travailleurs en servitude pour dette s'organise et se répand. De nouvelles formes d'esclavage voient le jour et la communauté internationale est le plus souvent désarmée pour faire face à ce fléau trop répandu. »
(Commission des droits de l'homme, Rapport de la sous-commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités sur les travaux de sa quarante-septième session, Genève, Haut Commissariat aux Droits de l'Homme, 1995, consulté 21-07-2010)

La servitude pour dettes – ou travail servile – est une forme d'esclavage largement pratiquée dans le monde. Le travail servile consiste à exiger d'une personne qu'elle travaille pour le remboursement d'un prêt. En lui faisant de fausses promesses, on lui fera alors accepter de travailler pour peu d'argent, voire pour rien du tout. Le travail accompli représente une valeur supérieure à celle de l'emprunt initial.

La servitude pour dettes existe depuis des millénaires. En Asie du Sud, elle a pu s'implanter par le biais du système de castes et des structures agricoles féodales. La servitude pour dettes a aussi été pratiquée dans les colonies, pour fournir de la main-d'œuvre dans les plantations en Amérique, en Afrique, dans les Caraïbes et en Asie du Sud-Est. S'il est vrai que la servitude pour dettes est illégale dans la plupart des pays où elle est pratiquée, la volonté politique nécessaire pour faire appliquer la loi ou pour sévir à l'encontre de ceux qui en tirent profit est parfois absente.