L'indice de transnationalité ou indice de mondialisation de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) mesure le
degré de transnationalité des sociétés en comparant les chiffres des actifs, des ventes et du personnel à l'étranger avec ceux du pays d'origine : plus les pourcentages à l'étranger sont élevés, plus la firme est considérée comme transnationale. Le
degré de transnationalité renvoie donc au processus de transnationalisation des entreprises.
Ampleur de la transnationalisation
« Le
degré de transnationalité ne cesse d'augmenter. Autrement dit, l'activité des plus grandes firmes mondiales se déroule de plus en plus hors des frontières de leur pays d'origine. Une plus grande part de leurs ventes et de leurs actifs sont à l'étranger. »
(Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement,
Rapport sur l'investissement dans le monde 1998 : Tendances et facteurs, New York, Genève, Nations unies, 1998, consulté le 24-08-2010)
Toutefois, « aucune entreprise américaine ou japonaise ne se trouve classée dans les dix premières en termes de [sic]
degré de transnationalité, ce qui tend à montrer d'une part, que les grandes entreprises transnationales sont très liées à leur pays ou leur région d'origine, et d'autre part, que les entreprises globales restent l'exception plutôt que la règle. Ce sont les entreprises des petits pays, comme le Canada, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse ou la Suède, qui sont les plus transnationalisées. »
(Deblock, C. et C. Constantin,
Intégration des Amériques ou intégration à l'économie américaine?, Montréal, UQAM, 2000, consulté le 24-08-2010)
Le critère des effectifs
Le
degré de transnationalité des entreprises multinationales canadiennes a fait l'objet d'une récente enquête du Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (CRIMT). Les multinationales canadiennes ont été classées en régionales, birégionales et transnationales. Est considérée comme transnationale l'entreprise qui compte au moins 15 % de ses effectifs mondiaux dans chacune des trois régions du monde. Selon ce critère, l'enquête du CRIMT révèle que la moitié environ des entreprises multinationales canadiennes sont régionales : 47 % déclarent compter 85 % ou plus de leurs effectifs dans une seule région du monde.
(adapté de Bélanger, J. et coll.,
Employment Practices in Multinational Companies in Canada: Building Organizational Capabilities and Institutions for Innovation, Montréal, CRIMT, 2006, consulté le 24-08-2010)
Ainsi, même si le
degré de transnationalité ne cesse d'augmenter, peu d'entreprises sont véritablement transnationales. La réalité indique plutôt une prédominance d'entreprises régionales, qui ont des activités principalement dans une région précise du monde.