L'approche néolibérale de la mondialisation
La logique de la
mondialisation néolibérale est de généraliser la marchandisation et la privatisation des activités humaines, au prix d'un recul de l'État social et de ses mécanismes de régulation. La croissance résultant de ce modèle économique devrait, en théorie, entraîner des progrès sociaux dont tous les pays bénéficieraient.
Critique de l'approche néolibérale
La plupart des critiques de l'approche néolibérale évoquent les facteurs sociaux. La
mondialisation par le marché entraîne une ère de bouleversements dans laquelle l'économie se dissocie de plus en plus de la société, confirmant la thèse de Karl Polanyi (
The Great Transformation, 1944). Il pourrait en résulter une telle augmentation des inégalités, des insécurités et de la pauvreté que la viabilité même du système économique et politique en serait menacée.
Certains partis politiques de gauche avancent un programme contre la
mondialisation néolibérale :
« La création d'un Conseil de sécurité économique et social mondial dans le cadre de la réforme de l'ONU est aujourd'hui une nécessité. En modifiant les droits de représentation et de vote dans les organisations internationales, une place plus grande doit être faite aux pays en voie de développement. Le dialogue avec le mouvement social doit être institutionnalisé […] La Déclaration universelle des droits de l'homme est, pour l'ordre juridique mondial, un principe qui doit supplanter le seul droit commercial! Ce n'est pas le cas aujourd'hui. […] Les normes sociales, environnementales, sanitaires et le respect de la diversité culturelle, principes édictés par les autres organismes multilatéraux (OIT [Organisation internationale du travail], OMS [Organisation mondiale de la santé], UNESCO [Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture]), doivent acquérir une valeur juridique équivalente aux normes commerciales. […]
Les inégalités aggravées entre le Nord et le Sud ont pris une dimension cruelle. Organiser les mécanismes d'effacement des dettes pour les pays les plus pauvres, définir une stratégie d'accès aux biens publics mondiaux et aux médicaments est urgent. »
(PSinfo.net,
« Le nouveau parti socialiste », 2003, consulté le 30-12-2007)
Une autre approche : l'Appel de Bamako
Tenu à Bamako en 2006, le « Forum social mondial polycentrique » a énoncé, sous le nom d'Appel de Bamako, des principes qui doivent guider l'élaboration d'une solution de rechange à la
mondialisation néolibérale. Selon ces principes, il faut construire un monde fondé sur la solidarité humaine, l'égalité des sexes, la reconnaissance du statut non marchand des ressources naturelles, des produits culturels, des connaissances scientifiques, de l'éducation et de la santé; et sur la socialisation par la démocratie.
Il a été proposé de renforcer les campagnes de protestation contre les règles actuelles de fonctionnement de l'Organisation mondiale du commerce et pour la définition de nouvelles règles dans les domaines économiques les plus fondamentaux : transferts de capitaux et de technologies, régulation des investissements, contrôle des flux de capitaux (en particulier spéculatifs), suppression des paradis fiscaux, édification de systèmes régionaux de gestion des changes et leur articulation dans un système mondial rénové, remise en question du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, retour au principe de la primauté du droit des nations à définir leur système économique, abolition des entraves imposées par les décisions non négociées des organisations internationales.
(adapté d'ATTAC Suisse,
« Appel de Bamako en intégralité », 2006, consulté le 18-05-2010)