« Historiquement, l'instauration de la
liberté économique est liée à la naissance et à l'essor du capitalisme qui a rompu progressivement les entraves que le système féodal dressait à l'encontre de l'initiative individuelle. En dépit des affirmations ou des espoirs de certains théoriciens, la
liberté économique dans les faits n'a jamais eu d'autre contenu qu'un certain nombre de droits définis plus ou moins restrictivement par la législation. C'est ainsi que pendant toute une partie du XIX
e siècle, en France, la
liberté économique signifiait le droit de conclure des conventions individuelles et de posséder privativement des moyens de production, mais également l'interdiction des coalitions tant d'employeurs que de salariés. La
liberté économique est ainsi une notion relative, variable selon le point de vue où on l'envisage et le contenu qu'on est de ce fait conduit à lui donner. Dans la mesure où l'acception la plus commodément admise se réfère aux possibilités qui s'offrent à l'initiative individuelle, le domaine de la
liberté économique, au XX
e siècle, s'est en fait rétréci. Le développement des systèmes collectivistes, l'organisation des économies de guerre, l'évolution socialisante des économies de marché font tous, encore que de façon variable, plus de place aux droits (et aux obligations) de la collectivité qu'à ceux de l'individu. Dans la mesure où la liberté des individus s'identifie à la liberté des forts, elle subit des atteintes continuelles. Mais ce que les agents économiques perdent en liberté individuelle, ils tendent à le regagner en sécurité. »
(Office de la langue française,
« Liberté économique », dans
Le grand dictionnaire terminologique, 2001, consulté le 21-09-2010)