Dans le langage marxiste, le terme « capital » désigne le rapport de propriété qui permet au groupe des détenteurs du capital (bourgeoisie) d'acheter des forces de production (humaines ou mécaniques) afin d'engendrer une plus-value; par extension, les capitalistes eux-mêmes et, à l'ère de la mondialisation, les dirigeants des sociétés transnationales ainsi que les politiciens et les économistes qui défendent leurs intérêts.
« C'est surtout la nouvelle mobilité du capital qui explique le pouvoir politique des STN. Elle leur a permis d'imposer un nouveau rôle à l'État. C'est cette mobilité qui a permis au
capital transnational de se soustraire aux contrôles exercés sur lui dans le cadre de l'État national, donc aux contraintes qui lui avaient été imposées par la société à une époque où l'État national était une réalité incontournable, et où son rôle principal était de garantir le bien public fondé sur un compromis social. Désormais, l'État se trouve en position de faiblesse vis-à-vis du
capital transnational, qui peut lui imposer ses conditions, par un chantage à l'investissement ou à la fiscalité. »
(Gallin, D.,
« Anti-Mondialisation et Syndicats »,
Colloque « Globalisation : perspectives d'une contestation », Genève, Cercle d'Olten des socialistes de gauche, 2001, consulté le 07-08-2010)
Évolution récente
« Dans les années 90, le
capital transnational a pris diverses initiatives par l'intermédiaire du Gouvernement des États-Unis en vue d'imposer un 'nouveau constitutionnalisme' à la communauté mondiale. Depuis l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) jusqu'à la proposition de l'Accord multilatéral sur l'investissement, les gouvernements ont été invités à accorder aux détenteurs de capitaux le droit d'investir librement dans n'importe quel pays, dans n'importe quel secteur de l'économie nationale et à réduire les restrictions existantes en matière de capitaux. »
(Centre Europe – Tiers Monde,
« Que signifie aujourd'hui "assurer le droit au développement"? », présenté à la
Commission des droits de l'homme, Genève, ONU, 2002, consulté le 07-08-2010)
Espace de légalité transnationale
« Les recherches sur les relations économiques internationales ont révélé une nouvelle
lex mercatoria, un espace juridique international où opèrent plusieurs types d'agents économiques et qui est régulé par de nouvelles normes internationales et par des relations contractuelles établies par les multinationales dominantes et les banques internationales ou les organisations internationales qu'elles dominent. Le
capital transnational a ainsi créé un espace de légalité transnationale et supra-étatique, un droit mondial ou une légalité mondiale. »
(de Sousa Santos, B.,
« Droit : Une carte de la lecture déformée. Pour une conception post-moderne du droit », dans
Droit et Société, n
o 10, 1988, consulté le 07-08-2010)
« Grèves de l'investissement, emplois, délocalisations, croissance économique, les FMN ont un portefeuille de menaces plus ou moins crédibles à faire valoir contre l'ambition régulatrice de l'État. »
(Lefèvre, M.,
« Les firmes multinationales face au risque climatique : sauver le capital en sauvant la terre? », dans
Vertigo, vol. 5, n
o 2, 2004, consulté le 07-08-2010)