L'
agrobusiness « fait référence aux exploitations de grande taille orientées vers la commercialisation, utilisant d'importants capitaux et entretenant des liens étroits avec les chaînes d'approvisionnement en intrants, de transformation et les circuits de commercialisation. » Selon certains, l'
agrobusiness a anéanti l'agriculture familiale dans bien des régions du globe.
(Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et Organisation de coopération et de développement économiques,
« Partie 3. Les performances des économies rurales », dans
Les ruralités en mouvement en Afrique de l'Ouest, Rome, FAO, 2007, consulté le 19-05-2009)
Les entreprises transnationales faisant partie de l'
agrobusiness tentent de dominer non seulement le marché du produit agricole qui constitue leur spécialité, mais plusieurs segments du marché et plusieurs secteurs d'activités, en élargissant leur domaine de spécialisation. Il en résulte une mainmise extrêmement puissante sur le secteur agricole. De nombreuses sources dénoncent le danger associé à la présence d'oligopoles très forts. Les produits agricoles constituant une marchandise régie par la logique de maximisation du profit, la question de la sécurité alimentaire ne peut être laissée de côté dans l'étude de l'
industrie agricole.
(adapté de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture,
"The Role of Transnational Corporations", dans
Trade Reforms and Food Security, Rome, FAO, 2003, consulté le 19-05-2009)
Sécurité alimentaire : opposition entre deux modèles d'exploitation agricole
« Conformément aux conclusions du Sommet Mondial de l'Alimentation tenu à Rome en 1996, les pays et les Organisations d'Intégration Économique Régionale (OIER) d'Afrique de l'Ouest ont mis au centre de leurs politiques économiques et agricoles la recherche de la sécurité alimentaire. Cependant, si la conviction reste profonde pour tous que la sécurité alimentaire passe par l'accroissement de la productivité des produits constituant la base de la consommation nationale ou régionale, le débat porte essentiellement sur le choix, dans les orientations de politique agricole, entre deux modèles de systèmes d'exploitation : l'exploitation familiale et l'entreprise agricole à tendance capitaliste connue en Afrique de l'Ouest sous la dénomination "
agrobusiness". Les défenseurs et partisans de l'
agrobusiness accusent les exploitations familiales d'être à l'origine de la faible compétitivité de l'agriculture africaine. […] L'agriculture familiale est présentée comme synonyme de "culture extensive", "méthodes traditionnelles", "absence de professionnalisme", "économie de subsistance" et autres qualificatifs qui ont tous pour objet de figer les producteurs dans des caractères stéréotypés d'ignorance et de conservatisme. »
(Fall, N., Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest,
« Les exploitations familiales peuvent nourrir et enrichir l'Afrique de l'Ouest », [s. d.], consulté le 19-05-2009)
Subventions agricoles
La guerre des subventions à l'exportation – qu'elle soit déguisée comme aux États-Unis, par exemple, sous le couvert de l'aide alimentaire qui permet d'écouler les excédents, ou directe comme en Europe – a pénalisé les pays en développement, étouffés par les prix mondiaux maintenus artificiellement bas par les grands de l'
agrobusiness.
« Selon les données chiffrées reprises dans le journal français
La Tribune, les plus grandes entreprises agricoles françaises empocheraient la plus grande partie des subventions agricoles européennes. En défendant les subventions agricoles, l'OMC protège […] la France et les intérêts de l'
agro-industrie. Sur la base des statistiques de la Commission européenne, Oxfam estime que le top [sic] des 15 % de l'
agro-industrie française engouffre 60 % du financement direct. »
(Oxfam Solidarité,
« Révélations sur les subventions agricoles en France », 2005, consulté le 19-05-2009)
La fin de la solidarité européenne en matière agricole va dans le sens d'un renforcement de l'
agrobusiness mondial. La baisse des prix mondiaux ne profite pas fondamentalement aux petits agriculteurs des pays du Sud. Les études montrent que les pays exportateurs seront incités à une spécialisation à outrance, défavorable à un développement soutenu et au maintien dans leur campagne des petites exploitations vivrières. Les mégapoles du Sud verront donc l'afflux de nouveaux paysans ruinés.