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COÛT UNITAIRE DE MAIN-D'ŒUVRE

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Synonymes ou variantes : COÛT UNITAIRE DE LA MAIN-D'OEUVRE
COÛT UNITAIRE DU TRAVAIL
Équivalents : COSTO UNITARIO DE LA MANO DE OBRA
UNIT LABOUR COST
Domaine : Organisation de la production

Définition

Coût du travail par unité de production, calculé comme étant le rapport de la rémunération du travail à la valeur ajoutée réelle.
(adapté de la Banque du Canada, « Indicateurs des pressions s'exerçant sur la capacité de production et l'inflation au Canada », [s. d.], consulté le 11-08-2010)

Description

« Le coût unitaire de la main-d'œuvre compare la rémunération (par salarié) et la productivité (PIB par l'emploi) pour montrer comment et dans quelle mesure la rémunération des salariés est liée à la productivité de leur travail. Il s'agit du rapport entre la rémunération de chaque travailleur et la valeur de ce qu'il produit. Son taux de croissance est destiné à donner une impression de la dynamique de la participation du facteur travail dans la production. »
(Eurostat, [s. d.], consulté le 28-07-2007)

Système des coûts unitaires de la main-d'œuvre de l'OCDE

« Les coûts unitaires de la main-d'œuvre mesurent le coût moyen de la main-d'œuvre par unité produite. Ils sont égaux au ratio entre les coûts totaux de la main-d'œuvre et la production en volume ou de façon équivalente, au ratio entre les coûts moyens de la main-d'œuvre par heure travaillée et la productivité du travail (production horaire). En tant que tel, un indice du coût unitaire de la main-d'œuvre représente un lien entre la productivité et le coût de la main-d'œuvre pour la production. Le système des indicateurs du coût unitaire de la main-d'œuvre de l'OCDE calcule des indicateurs annuels et trimestriels de ces coûts et des indicateurs associés (ex. : indices de productivité du travail) à l'aide d'une méthodologie spécifique visant à garantir la comparabilité des données d'un pays de l'OCDE à l'autre. »
(Organisation de coopération et de développement économiques, « Coûts unitaires de la main-d'œuvre », dans Principaux indicateurs économiques, [s. d.], consulté le 11-08-2010)

Coût unitaire de la main-d'œuvre et productivité

« Le concept de productivité est bien plus étendu que la notion classique du coût unitaire de main-d'œuvre. Maintenant que la concurrence s'exerce à l'échelle mondiale, ce n'est plus au niveau de l'entreprise, mais bien au niveau de la chaîne d'approvisionnement, qu'on réalise des innovations. »
(Industrie Canada, Logistique et gestion de la chaîne d'approvisionnement : Aperçu de l'industrie et profil statistique, Ottawa, Industrie Canada, 2005, consulté le 11-08-2010)

« La contraction de l'emploi peut être due à la rationalisation, qui vise à réduire le coût unitaire de la main-d'œuvre en renforçant le capital (le ratio capital/main-d'œuvre croît) ou à mettre en place des méthodes novatrices de croissance réduisant le recours à la main-d'œuvre, qui tendent à accroître la production et à élargir le capital (le ratio capital/main-d'œuvre restant inchangé).
Toutefois, les avis sont partagés quant à savoir si les nouvelles technologies et les méthodes novatrices qui s'y rattachent multiplient l'emploi et la productivité […]. Un éventuel mécanisme de compensation indirecte générateur d'emplois pourrait annuler l'impact direct des économies de main-d'œuvre. Par exemple, les nouvelles technologies, en accroissant la productivité et la production, peuvent faire baisser les prix – ou alors, les entreprises peuvent offrir de nouveaux produits, de meilleure qualité et plus divers – améliorant ainsi leur compétitivité et créant des emplois. Par le passé, les nouvelles technologies, et en particulier l'informatique, ont fréquemment provoqué une baisse de la productivité (phénomène que les économistes nomment le paradoxe de Solow). Semblable baisse peut être surestimée en raison des délais dans le processus d'ajustement et des lacunes que comporte la mesure de la productivité (par exemple, une baisse de prix des produits due à une augmentation du volume de production entraînera une sous-estimation des gains de productivité mesurés en valeur). En outre, cette apparente contradiction peut également s'expliquer en mettant en avant des facteurs relevant de l'organisation de l'entreprise, des qualifications et de la formation du personnel et des compétences de l'encadrement. Le contexte institutionnel et l'organisation de l'entreprise déterminent l'efficacité et l'impact des nouvelles technologies et du changement organisationnel lui-même. »
(Organisation internationale du travail, « Évolution du secteur dans le monde », dans Incidence des mesures assurant la flexibilité du marché du travail sur la construction mécanique, la construction électrique et l'industrie électronique, Genève, Bureau international du travail, 1998, consulté le 11-08-2010)

Coût unitaire de la main-d'œuvre et normes du travail

« Dans les pays où l'on trouve un important excédent de main-d'œuvre notamment, la non-application de normes du travail telles que la liberté syndicale, les salaires minima, le temps de travail maximum et les règles de santé et de sécurité au travail incitera les entreprises à renforcer leur compétitivité en réduisant les coûts de main-d'œuvre. Elle aura pour effet de réduire ou de supprimer toutes les motivations qui les auraient poussées à essayer d'obtenir le même résultat en améliorant leurs produits, leurs technologies et leur stratégie commerciale. Qu'en résulte-t-il en fin de compte? Une concurrence plus vive sur le marché du travail, une exploitation accrue des travailleurs, une baisse de la productivité, une répartition inadéquate de ressources déjà limitées, un ralentissement de la croissance et un recul de la prospérité générale. »
(Organisation internationale du travail, Les syndicats et le secteur informel : pour une stratégie globale, Bureau international du travail, Genève, 1999, consulté le 16-12-2011)
Dictionnaire analytique de la mondialisation et du travail
© Jeanne Dancette