La définition de la chaîne d'approvisionnement englobe trois fonctions : la fourniture de produits non finis à un fabricant; la fabrication; la distribution de produits finis au consommateur par un réseau de distributeurs et de détaillants. La
chaîne d'approvisionnement mondiale lie les unes aux autres toutes les entreprises qui participent de ce processus.
« Quelque 65 000 entreprises multinationales, auxquelles approximativement 850 000 sociétés étrangères sont affiliées, sont les acteurs clés de ces systèmes [de production mondiaux]. Elles coordonnent les
chaînes d'approvisionnement mondiales qui relient les entreprises des différents pays. »
(Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation,
Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous, Genève, Bureau international du travail, 2004, consulté le 07-08-2010)
Mondialisation de la production
Depuis 1995, la croissance du commerce international est deux fois supérieure à celle du PIB mondial. Les pièces sont dans un premier temps exportées, puis les produits sont assemblés et de nouveau exportés. Par exemple, plus de la moitié des exportations chinoises ne sont pas le fait d'entreprises chinoises, mais de multinationales implantées en Chine. 48 % des importations américaines sont le fait d'entreprises américaines qui importent des produits venant de leurs propres filiales étrangères. Autrement dit, il s'agit d'« auto-importation ».
« Les multinationales qui ont mis sur pied des
chaînes d'approvisionnement mondiales bénéficient de structures de coûts inférieures, sont plus productives, dégagent plus de bénéfices et créent plus d'emplois nationaux intéressants et durables. »
(adapté de Poloz, S. S., Exportation et développement Canada,
« La nouvelle donne commerciale mondiale : le Canada sera-t-il acteur ou simple spectateur? », 2005, consulté le 07-08-2010)
La participation des pays à la chaîne d'approvisionnement mondiale
« La mondialisation de la production a accru considérablement les possibilités offertes aux pays en développement d'accélérer leur industrialisation. Toutefois, les restrictions relatives à l'accès au marché constituent généralement un obstacle sérieux à l'exploitation de ces possibilités. […] Il est extrêmement difficile pour la plupart des pays en développement de passer au stade des activités à forte valeur ajoutée au sein de la
chaîne d'approvisionnement mondiale. »
(Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation,
Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous, Genève, Bureau international du travail, 2004, consulté le 07-08-2010)
De fait, tous les pays cherchent à s'élever dans la
chaîne d'approvisionnement mondiale, qui en définitive s'assimile au réseau économique mondial, de plus en plus intégré. Ils craignent de rester à la périphérie. Ainsi, tandis que le Bureau international du travail cherche à aider les pays en développement à s'y intégrer, les pays développés cherchent aussi à s'y tailler une place :
« Alors que la Chine bénéficie d'investissements de multinationales qui cherchent à réaliser des gains en efficience dans la production – ou qui exploitent la
chaîne d'approvisionnement mondiale –, la Chine est liée par la même chaîne aux économies de l'Asie du Sud-Est, qui apportent elles aussi des gains en efficience au processus de production, que ce soit avant la participation de la Chine ou à un stade ultérieur. Même si la plus grande part de l'IDE est destinée à la Chine [...], un investissement en Chine demeure bien un investissement en Asie. Il s'agit ici d'investir dans un ensemble intégré, où les liens avec la Chine sont étroits et où les résultats économiques de ce pays ont de nombreuses conséquences directes sur les économies de l'Asie du Sud Est. [...]
Pour bien comprendre la nécessité de mieux "se connecter" à la
chaîne d'approvisionnement mondiale, le Canada doit étudier les menaces que les économies réalisées par l'investissement direct à l'étranger peuvent représenter pour leur part de marché, à l'étranger mais aussi près de chez nous. »
(
Exportation et développement Canada, [s. d.], consulté le 28-03-2007)
La différence entre chaîne de valeur et chaîne d'approvisionnement
Dans la chaîne d'approvisionnement traditionnelle, les fournisseurs sont en concurrence; les relations d'affaires sont plus ou moins régulières et les négociations se concentrent essentiellement sur les prix. Dans la chaîne de valeur, les partenaires collaborent davantage pour concevoir des produits de meilleure qualité et réaliser conjointement des économies d'exploitation.
(adapté de Vincelette, J.,
« Une nouvelle culture d'affaires : la gestion de la chaîne de valeur », 2007, consulté le 07-08-2010)
Toutefois, les termes « chaîne de valeur mondiale » et «
chaîne d'approvisionnement mondiale » sont souvent considérés comme interchangeables : la concurrence s'exerçant à l'échelle mondiale, ce n'est plus au niveau de l'entreprise, mais bien au niveau de la chaîne d'approvisionnement qu'on réalise des gains et des innovations.
Plus les entreprises de la chaîne sont capables d'intégrer et de coordonner leurs activités, plus elles ont de chances d'optimiser le flux de produits du fournisseur au consommateur et de réagir efficacement aux changements de la demande.