Des SPI aux FSI
« Les origines des
SPI remontent à la fin du XIX
e siècle, alors que de nombreuses associations d'ouvriers professionnels en Europe ont conclu des ententes de réciprocité en vue de faciliter la mobilité et la reconnaissance professionnelle de leurs membres dans les pays limitrophes. La création d'une première organisation formelle d'entraide mutuelle ouvrière des cordonniers en 1889 a été suivie au cours des années 1890 par la mise en place d'organisations similaires chez les mineurs, les travailleurs du vêtement et du textile, les typographes et les lithographes, les gantiers et les chapeliers, les travailleurs du transport, de la métallurgie et du tabac. Dès l'origine, les
SPI se sont consacrés à la représentation internationale des intérêts économiques de leurs membres par l'échange d'informations sur les salaires ouvriers, la lutte contre le recrutement de briseurs de grève dans les pays voisins en cas de conflits de travail, et l'organisation de l'appui international aux travailleurs en lutte dans un pays (Windmuller, 2000). En 1914, on dénombrait une trentaine de ces organisations connues sous le nom de
Secrétariats professionnels internationaux (
SPI), qu'ils ont conservé jusqu'à tout récemment (CISL, 2002). Depuis 2002, la dénomination française
Fédération syndicale internationale (
FSI) s'est imposée pour désigner les
SPI, à la suite de la transformation des
International Trade Secretariat (
ITS) en
Global Union Federations (
GUFs). »
(Bourque, R.,
Les accords-cadres internationaux (ACI) et la négociation collective internationale à l'ère de la mondialisation, Genève, Institut international d'études sociales, Organisation internationale du travail, DP/161, 2005, consulté le 09-07-2010)
Rôle et activités
« Les syndicats nationaux d'industrie s'affilient directement aux
FSI qui imposent à leurs membres certaines règles d'adhésion, notamment en ce qui concerne leur implantation sectorielle. Les principales activités des
FSI sont la diffusion d'informations sur les conditions de travail dans les principales entreprises des secteurs professionnels sous leur juridiction [sic], l'organisation du soutien international aux syndicats affiliés impliqués dans des conflits de travail, en particulier dans les EMN [entreprises multinationales], l'assistance à certaines catégories de travailleurs par le biais de comités spécialisés (femmes, jeunes, immigrants), et les relations avec les organisations internationales intergouvernementales (OIT [Organisation internationale du travail], ONU [Organisation des Nations unies], OMC [Organisation mondiale du commerce]) et non gouvernementales (ONG) pour promouvoir les intérêts de leurs membres (CISL, 2002).
L'OIT demeure la principale organisation internationale de référence pour les
FSI en raison de sa structure tripartite et de sa mission particulière de régulation des normes internationales du travail (Windmuller, 2000). Les interventions des
FSI à ce niveau visent principalement la formation et l'encadrement des représentants des travailleurs siégeant sur les comités tripartites chargés de la préparation des projets de conventions internationales sur les normes du travail et la prévention des maladies et accidents professionnels dans certains secteurs industriels, tels le transport maritime, les mines et les industries chimiques.
La négociation collective aux plans national et international constitue un des volets importants de l'action des
FSI et de ses affiliés. La négociation collective demeurant une prérogative essentielle des organisations syndicales nationales affiliées aux
FSI, celles-ci sont confinées principalement à un rôle de soutien afin de faciliter les contacts et les échanges d'informations entre leurs affiliés pour la coordination des actions au sein des entreprises multinationales. Toutefois, la négociation d'accords-cadres internationaux est devenue au cours de la dernière décennie une activité majeure pour la plupart des
FSI, comme nous le verrons plus loin.
Les activités des
FSI concernent au premier chef l'organisation et la représentation des travailleurs des entreprises multinationales. Les
FSI ont mis en place un nombre important de conseils mondiaux de syndicats, en vue d'organiser des structures d'échange d'informations et de coordination de l'action syndicale au sein des entreprises multinationales.
Les conseils mondiaux de syndicats qui existent principalement dans l'industrie automobile, l'électronique, les produits chimiques et l'industrie minière se réunissent sur une base plus ou moins régulière à l'initiative de leur
FSI d'appartenance qui organise et finance pour une large part ces rencontres regroupant des représentants syndicaux des différents continents, qui œuvrent au sein d'une même entreprise multinationale. »
(Bourque, R.,
Les accords-cadres internationaux (ACI) et la négociation collective internationale à l'ère de la mondialisation, Genève, Institut international d'études sociales, Organisation internationale du travail, DP/161, 2005, consulté le 09-07-2010)
Douze Fédérations syndicales internationales
Les
Fédérations syndicales internationales (
FSI) sont membres du Conseil des
Global Unions. Les
FSI sont : l'Internationale de l'Éducation (IE), l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), l'
International Arts and Entertainment Alliance (
IAEA), la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), la Fédération internationale des travailleurs du textile de l'habillement et du cuir (FITTHC), l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA), l'Internationale des services publics (ISP) et
UNI Global Union (
UNI).
Depuis 1994, plus de quatre-vingts accords-cadres internationaux ont été signés entre les
FSI et les entreprises de différents secteurs comme les mines, la chimie, l'alimentation, la sylviculture, les services et l'automobile.