La
mobilité des travailleurs permet de redistribuer ou de redéployer la main-d'œuvre en fonction des besoins du marché : les travailleurs quittent les secteurs ou régions aux possibilités d'emploi médiocres et se dirigent vers des secteurs ou régions où elles sont meilleures.
Différents critères de la mobilité de la main-d'œuvre
Les déplacements des travailleurs d'un lieu de travail à un autre définissent la mobilité géographique. Les changements de professions, qui touchent le contenu du travail (secteur, tâches), définissent la mobilité professionnelle.
La mobilité est interne lorsque le changement d'emploi survient au sein d'une même entreprise; elle est externe lorsqu'il y a un changement d'entreprise.
Redéploiement de la main-d'œuvre et centres de mobilité
Certaines entreprises, notamment en Irlande et aux Pays-Bas, ont mis en place des centres de mobilité dans le but d'accroître le niveau d'adaptabilité des employés et de faciliter leur mobilité interne et externe, professionnelle et géographique.
Changements de la demande internationale
« La libéralisation des échanges de biens et services entre différents États, ainsi que la croissance des investissements internationaux observée au cours des dernières décennies ont entraîné un débat approfondi sur les flux migratoires de travailleurs et travailleuses. La Commission européenne a déclaré 2006 "l'année européenne de la
mobilité des travailleurs" pendant que se tenait également l'assemblée générale du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement de l'ONU. […] Les besoins de main-d'œuvre et la nécessité d'une certaine
mobilité des travailleurs et travailleuses au sein [des] entreprises représentent des facteurs stratégiques pour assurer la pérennité de l'économie. »
(Lessard, J.,
« La mobilité internationale des travailleurs : un vecteur de compétitivité pour nos entreprises », 2007, consulté le 09-05-2010)
Les accords commerciaux et la mobilité internationale
La
mobilité de la main-d'œuvre donne lieu à un large éventail de dispositions dans les accords commerciaux régionaux (ACR). Les ACR peuvent :
- réglementer la mobilité des personnes d'une manière générale (en incluant les non-travailleurs);
- prévoir la libre circulation de la main-d'œuvre (y compris la libre entrée sur le marché du travail local);
- se borner à faciliter la mobilité de certaines catégories d'activités liées aux échanges ou à l'investissement;
- se limiter aux mouvements temporaires et exclusivement à ceux des fournisseurs de services (excluant expressément la pénétration sur le marché du travail et la migration permanente) comme les accords généraux sur le commerce des services.
Certains portent sur les travailleurs de tous les niveaux de qualification, alors que d'autres concernent seulement les catégories les plus qualifiées.
En règle générale, les accords entre pays géographiquement proches et d'un niveau de développement similaire se montrent plus libéraux en matière de
mobilité de la main-d'œuvre (c'est le cas, par exemple, de l'Union européenne, de l'Association européenne de libre-échange et de l'Espace économique européen) que les accords entre pays géographiquement éloignés et de stades de développement différents.
(adapté de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE),
Mobilité de la main-d'œuvre dans le cadre d'accords commerciaux régionaux, 2002, consulté le 09-05-2010)
Une mobilité inégale : les conséquences pour les droits de la personne
« La
mobilité est un privilège inégalement réparti entre les êtres humains : les citoyens des pays développés peuvent voyager et s'installer presque partout dans le monde, tandis que les autres sont tributaires de la délivrance de visas et de permis de séjour. […] De même, les travailleurs qualifiés bénéficient aujourd'hui d'un degré de mobilité très supérieur à celui de leurs compatriotes non qualifiés. »
(Pécoud, A. et P. Guchteniere, Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO),
« Vers un droit à la mobilité », dans
Courrier de la planète, n
o 81-82, 2006, consulté le 09-05-2010)
« On constate que les gouvernements mettent de plus en plus d'obstacles à la migration spontanée de main-d'œuvre. Face à cette situation, on assiste à la prolifération de filières d'émigration clandestine fort lucratives, qui se livrent à un trafic d'êtres humains dans le mépris le plus total des droits élémentaires de l'homme et du travail. »
(Organisation internationale du travail,
Le point sur la migration de main-d'œuvre, Genève, BIT, 2006, consulté le 09-05-2010)
Mobilité de l'emploi en Europe
« Dans les pays membres de l'Espace économique européen (EEE), la libre circulation des travailleurs est un droit fondamental qui permet aux ressortissants de n'importe lequel de ces pays de travailler dans un autre pays de l'EEE dans les mêmes conditions que les citoyens de cet État-ci. »
(Infomobil,
« Citoyens de l'UE », [s. d.], consulté le 09-05-2010)