Le Bureau international du travail distingue différentes formes de
flexibilité du travail :
- La flexibilité fonctionnelle. Elle réfère à l'organisation flexible mise en place sur le lieu de travail, dans le cadre de laquelle la définition des tâches et leur délimitation varient. Elle exige une volonté d'adopter de nouvelles pratiques de travail, un esprit de collaboration au travail et la capacité du personnel de passer librement d'une tâche à l'autre grâce à une qualification flexible. Le travail en équipe autonome, indépendant et multifonctionnel, reposant sur un apport de main-d'œuvre de haute qualité, caractérise ce genre de flexibilité.
- La flexibilité des compétences. Elle repose sur un système d'éducation de base solide et sur l'acquisition de nouvelles compétences transférables. Indispensable à la flexibilité fonctionnelle, elle permet de maintenir un haut niveau d'employabilité et réduit le chômage frictionnel lié à l'inadéquation de la qualification.
- La flexibilité quantitative. Elle renvoie au rajustement du nombre de salariés, au redimensionnement de l'entreprise et à l'externalisation lorsqu'il y a lieu. Elle recoupe en grande partie la flexibilité externe. Des restrictions excessives appliquées à ce type de flexibilité peuvent générer des coûts de fin d'emploi élevés et entraîner, de ce fait des distorsions du marché du travail se traduisant par le recours abusif à des contrats temporaires de durée déterminée; ou encore, elles peuvent inciter les entreprises à réduire la main-d'œuvre et à opter pour un modèle de croissance à très forte intensité de capital. À l'inverse, une trop grande flexibilité quantitative peut nuire à la motivation des travailleurs, accroître le stress et aggraver d'autres problèmes liés à l'instabilité de l'emploi.
- L'aménagement du temps de travail. Cette forme de flexibilité consiste à moduler les horaires de travail (par le travail à temps partiel, le travail posté et l'annualisation des horaires, par exemple) ou à diversifier le type de contrats de travail (contrats à durée déterminée ou contrats saisonniers, par exemple).
- La flexibilité des salaires. Elle permet d'ajuster ces derniers en fonction de l'évolution de la conjoncture économique et des performances de l'entreprise et du personnel.
- La mobilité géographique. Elle facilite également l'adaptation du marché du travail.
La
flexibilité du travail peut être interne ou externe.
Dans le premier cas, la main-d'œuvre provisoirement excédentaire est formée de telle sorte que, grâce à un minimum de polyvalence, elle puisse être affectée à d'autres activités qui requièrent du personnel. Dans le second cas, l'entreprise déverse sur le marché du travail la main-d'œuvre excédentaire et puise sur le marché du travail celle dont elle a besoin.
Flexicurité
La flexicurité, mot-valise composé de flexibilité et de sécurité, définit la plus grande sécurité d'emploi possible en situation de concurrence et la nécessité qui en découle de procéder à certains rajustements.
« Flexicurité ne veut pas dire sécurité de l'emploi, mais sécurité pour la personne, au cours des différentes étapes de son parcours professionnel. L'objectif n'est pas d'éviter les licenciements collectifs, mais de s'assurer que ceux qui ont perdu leur emploi en trouveront un autre aussi rapidement que possible et qu'ils recevront dans l'intervalle un revenu de soutien. Cela demande un investissement continu dans l'éducation et la formation, et dans un appui actif aux demandeurs d'emploi. Une approche de ce type sert aussi l'intérêt des entreprises qui ont besoin d'une main-d'œuvre qui soit à la fois flexible et qualifiée. »
(Spidla, V., dans Organisation du travail,
« 95e session de la Conférence internationale du travail, 2006 : Combiner flexibilité et sécurité sur le marché du travail dans les Balkans occidentaux », 2006, consulté le 18-04-2010)