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FLEXIBILITÉ DU TRAVAIL

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Synonymes ou variantes : FLEXIBILITÉ DE LA MAIN-D'ŒUVRE
FLEXIBILITÉ DE L'EMPLOI
FLEXIBILITÉ DU MARCHÉ DE L'EMPLOI
FLEXIBILITÉ DU MARCHÉ DU TRAVAIL
Équivalents : FLEXIBILIDAD LABORAL
LABOUR FLEXIBILITY
Domaine : Organisation de la production
Travailleur

Définition

Capacité d'une entreprise ou d'un ensemble d'entreprises à faire face sans délai aux fluctuations et aux modifications de la demande en redéfinissant et redistribuant les tâches pour une utilisation optimale de la main-d'œuvre. Elle touche les salaires, la durée et l'organisation du travail et l'utilisation de la main-d'œuvre.

Contexte

« Les autorités suédoises ont initié un certain nombre de mesures de flexibilité de l'emploi et des conditions de travail dans le cadre des divers plans d'action nationaux (PAN) pour l'emploi. La législation du travail en Suède relève pour une bonne part de l'initiative volontaire, et elle est largement complétée par des conventions collectives conclues entre les partenaires sociaux. Aussi, existe-t-il des différences très grandes d'un secteur à l'autre s'agissant, par exemple, des horaires de travail et de leur aménagement. »
(Commission des communautés européennes, Rapport sur la mise en œuvre du plan d'action pour la promotion de l'esprit d'entreprise et la compétitivité, CCE, Bruxelles, 2000, consulté le 10-03-2010)
« Le choix des firmes quant à leur stratégie de flexibilité du travail (flexibilité externe vs interne) est étroitement lié à la nature de leur base de savoir. Si celui-ci est essentiellement tacite et porté par les individus, la flexibilité interne du travail s'avère indispensable au développement de compétences organisationnelles. Au contraire, si le savoir est largement codifiable et porté par la firme elle-même, le recours à la flexibilité externe apparaît moins coûteux sans pour autant être moins efficace. Dans ces conditions, le développement des stratégies de flexibilité externe apparaît étroitement lié à la diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Celles-ci conduisent en effet à un abaissement du coût de codification des connaissances et à une accélération du processus de destruction créatrice des compétences, réduisant par là même l'incitation à adopter une gestion de la main-d'œuvre fondée sur la flexibilité interne du travail. »
(Caroli, E., Flexibilité interne versus flexibilité externe du travail : quels enseignements peut-on tirer de l'approche de la firme en termes de compétences?, Ideas, University of Connecticut, septembre 2000, consulté le 06-01-2010)

Description

Le Bureau international du travail distingue différentes formes de flexibilité du travail :
  1. La flexibilité fonctionnelle. Elle réfère à l'organisation flexible mise en place sur le lieu de travail, dans le cadre de laquelle la définition des tâches et leur délimitation varient. Elle exige une volonté d'adopter de nouvelles pratiques de travail, un esprit de collaboration au travail et la capacité du personnel de passer librement d'une tâche à l'autre grâce à une qualification flexible. Le travail en équipe autonome, indépendant et multifonctionnel, reposant sur un apport de main-d'œuvre de haute qualité, caractérise ce genre de flexibilité.
  2. La flexibilité des compétences. Elle repose sur un système d'éducation de base solide et sur l'acquisition de nouvelles compétences transférables. Indispensable à la flexibilité fonctionnelle, elle permet de maintenir un haut niveau d'employabilité et réduit le chômage frictionnel lié à l'inadéquation de la qualification.
  3. La flexibilité quantitative. Elle renvoie au rajustement du nombre de salariés, au redimensionnement de l'entreprise et à l'externalisation lorsqu'il y a lieu. Elle recoupe en grande partie la flexibilité externe. Des restrictions excessives appliquées à ce type de flexibilité peuvent générer des coûts de fin d'emploi élevés et entraîner, de ce fait des distorsions du marché du travail se traduisant par le recours abusif à des contrats temporaires de durée déterminée; ou encore, elles peuvent inciter les entreprises à réduire la main-d'œuvre et à opter pour un modèle de croissance à très forte intensité de capital. À l'inverse, une trop grande flexibilité quantitative peut nuire à la motivation des travailleurs, accroître le stress et aggraver d'autres problèmes liés à l'instabilité de l'emploi.
  4. L'aménagement du temps de travail. Cette forme de flexibilité consiste à moduler les horaires de travail (par le travail à temps partiel, le travail posté et l'annualisation des horaires, par exemple) ou à diversifier le type de contrats de travail (contrats à durée déterminée ou contrats saisonniers, par exemple).
  5. La flexibilité des salaires. Elle permet d'ajuster ces derniers en fonction de l'évolution de la conjoncture économique et des performances de l'entreprise et du personnel.
  6. La mobilité géographique. Elle facilite également l'adaptation du marché du travail.
La flexibilité du travail peut être interne ou externe.

Dans le premier cas, la main-d'œuvre provisoirement excédentaire est formée de telle sorte que, grâce à un minimum de polyvalence, elle puisse être affectée à d'autres activités qui requièrent du personnel. Dans le second cas, l'entreprise déverse sur le marché du travail la main-d'œuvre excédentaire et puise sur le marché du travail celle dont elle a besoin.

Flexicurité

La flexicurité, mot-valise composé de flexibilité et de sécurité, définit la plus grande sécurité d'emploi possible en situation de concurrence et la nécessité qui en découle de procéder à certains rajustements.

« Flexicurité ne veut pas dire sécurité de l'emploi, mais sécurité pour la personne, au cours des différentes étapes de son parcours professionnel. L'objectif n'est pas d'éviter les licenciements collectifs, mais de s'assurer que ceux qui ont perdu leur emploi en trouveront un autre aussi rapidement que possible et qu'ils recevront dans l'intervalle un revenu de soutien. Cela demande un investissement continu dans l'éducation et la formation, et dans un appui actif aux demandeurs d'emploi. Une approche de ce type sert aussi l'intérêt des entreprises qui ont besoin d'une main-d'œuvre qui soit à la fois flexible et qualifiée. »
(Spidla, V., dans Organisation du travail, « 95e session de la Conférence internationale du travail, 2006 : Combiner flexibilité et sécurité sur le marché du travail dans les Balkans occidentaux », 2006, consulté le 18-04-2010)
Dictionnaire analytique de la mondialisation et du travail
© Jeanne Dancette