FLEXIBILITÉ QUANTITATIVE

Souplesse provenant de la capacité d'un établissement de faire varier ses effectifs en embauchant ou en licenciant des employés selon les besoins, en modifiant les heures de travail, en faisant appel à des travailleurs atypiques, ou en ayant recours à la sous-traitance ou à l'impartition.

« [N]i le TCE ni l'ALENA ne visent formellement à empêcher la croissance de l'emploi temporaire. Ils endossent plutôt les stratégies corporatives visant l'atteinte de la flexibilité numérique. Contrairement à l'expérience de l'Amérique du Nord, cependant, le TCE tente encore d'établir un plancher minimum de droits pour les travailleurs à emploi temporaire sous une forme ou une autre. »
(Vosko, L. F., « Réglementer la précarité? : L'emploi, l'ALENA et le Traité de la Communauté Européenne », dans Relations industrielles, vol. 53, n^o 1, 1998, consulté le 2006-05-05)

La flexibilité numérique est dite interne quand elle désigne la variation du nombre d'heures de travail au sein de l'entreprise sans modification du nombre de salariés. Elle est externe quand elle entraîne une variation du nombre de salariés.

Dans les faits, la « flexibilité quantitative, qui recoupe en grande partie la flexibilité externe, renvoie à l'ajustement du nombre de salariés, au redimensionnement de l'entreprise et à l'externalisation lorsqu'il y a lieu. »
(Organisation internationale du travail, Incidence des mesures assurant la flexibilité du marché du travail sur la construction mécanique, la construction électrique et l'industrie électronique, 1998, consulté le 18-04-2010)

Outre la flexibilité numérique, on distingue d'autres formes de flexibilité organisationnelle :

• La flexibilité technique. Elle correspond à l'introduction dans le système productif de techniques permettant de modifier la production;
• La flexibilité fonctionnelle. Elle repose sur la polyvalence des travailleurs qui peuvent être affectés à différents postes;
• La flexibilité financière. Elle recouvre les pratiques visant à ajuster les coûts de production.

(adapté de UK Education, "What is the flexible firm", 2006, consulté le 18-04-2010)

Trop faible ou trop forte flexibilité quantitative

« Des restrictions excessives appliquées à ce type de flexibilité peuvent générer des coûts de fin d'emploi élevés et entraîner de ce fait des distorsions du marché du travail se traduisant par le recours abusif à des contrats temporaires de durée déterminée, ou encore, elles peuvent inciter les entreprises à réduire la main-d'œuvre et à opter pour un modèle de croissance à très forte intensité de capital.

À l'inverse, une trop grande flexibilité quantitative peut porter atteinte à la motivation et à la volonté des travailleurs d'être actifs, facteurs qui sont si importants pour les entreprises modernes, et aboutir à une inadéquation de la formation en raison du taux élevé de rotation de la main-d'œuvre. Cela peut aussi accroître le stress et aggraver d'autres problèmes liés à l'instabilité de l'emploi (et des revenus). »
(Organisation internationale du travail, Incidence des mesures assurant la flexibilité du marché du travail sur la construction mécanique, la construction électrique et l'industrie électronique, 1998, consulté le 18-04-2010)