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CHARTE SOCIALE

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Synonymes ou variantes : CHARTE ÉTHIQUE
Équivalents : CARTA SOCIAL
SOCIAL CHARTER
Domaine : Régulation du travail

Définition

Charte qui définit les droits sociaux fondamentaux des travailleurs, salariés ou autonomes.

Contexte

« En tant qu'acteur responsable de l'économie mondiale, il nous incombe de faire respecter les droits fondamentaux universels. C'est avec plaisir que nous [à Carrefour] voulons vous faire partager ces principes à travers cette charte sociale que nous vous invitons à signer.

Cette charte s'inscrit dans le rôle que nous voulons avoir de référent non seulement vis-à-vis de nos clients, de nos salariés, de nos fournisseurs et de nos actionnaires, mais aussi vis-à-vis de l'ensemble des acteurs du monde économique et de la société civile. C'est dans cette optique que nous voulons que vous soyez, en tant que fournisseur de Carrefour, partie prenante de cette démarche. »
(Carrefour, Charte d'engagement, 2000, consulté 03-08-2009)

Description

Le terme « charte sociale » réfère soit à un document international tel que la Charte sociale européenne, soit à une déclaration de principes émanant d'une entreprise, aussi appelée code de conduite.

Document de portée internationale

Au sens de traité international, la charte sociale vise l'harmonisation progressive des conditions de vie économiques et sociales des travailleurs. Elle est souvent établie pour un groupe de pays ayant des situations sociales et économiques semblables ou qui font partie d'une zone d'intégration économique.

À la différence des clauses sociales, les chartes sociales ne sont pas rattachées à un accord commercial particulier.

Les sanctions que peuvent encourir les pays qui ne se conforment pas aux obligations définies par la charte sociale varient considérablement. Elles peuvent être morales, politiques, économiques, ou nulles. Si elles sont de nature économique et affectent le commerce extérieur du pays, la charte sociale a alors le même effet que la clause sociale d'un accord commercial (en créant une obligation sociale contraignante).

La Charte sociale européenne

Le 15 mars 1989, le Parlement européen a adopté « une résolution sur la dimension sociale du marché intérieur ». Il exprimait le souci « d'adopter au niveau communautaire des droits sociaux fondamentaux qui ne devront pas être remis en cause sous la pression de la concurrence ou de la recherche de la compétitivité et qui pourront être considérés comme constituant la base de futures négociations entre les partenaires sociaux ». Le 9 décembre 1989, au sommet de Strasbourg, les chefs d'État ou de gouvernement de onze États membres ont adopté, sous la forme d'une déclaration, le texte de la Charte des droits sociaux fondamentaux des travailleurs. Le Royaume-Uni n'a signé la Charte sociale qu'en 1998, après l'élection de Tony Blair.

« La Charte […] fixe les grands principes sur lesquels se fonde le modèle européen du droit du travail et plus généralement, de la place du travail dans la société. Elle comporte les rubriques suivantes :
  • libre circulation,
  • emploi et rémunération,
  • amélioration des conditions de vie et de travail,
  • protection sociale,
  • liberté d'association et négociation collective,
  • formation professionnelle,
  • égalité de traitement entre les hommes et les femmes,
  • information, consultation et participation des travailleurs,
  • protection de la santé et de la sécurité dans le milieu du travail,
  • protection des enfants et des adolescents,
  • personnes âgées,
  • personnes handicapées. »
(Europa, « Charte sociale », 2005, consulté le 07-08-2010)

Une Charte sociale des Amériques en devenir?

En matière de gouvernance, les chefs d'État des Amériques s'engagent « à renforcer le Système interaméricain de défense des droits de la personne. On exhorte en outre les États à signer et à ratifier les dispositions du Protocole additionnel à la Convention interaméricaine relative aux droits de l'homme traitant des droits économiques, sociaux et culturels (Protocole de San Salvador). Ces engagements semblent découler directement de la démarche entreprise par l'OEA [Organisation des États américains] en vue de l'élaboration d'une Charte sociale des Amériques. Sous l'impulsion du président vénézuélien, Hugo Chavez, l'OEA a en effet adopté, le 8 juin 2004, une Résolution recommandant au Conseil interaméricain pour le développement de rédiger un projet de Charte sociale. Cette Charte renforcerait les instruments existants à l'OEA concernant la démocratie, le développement intégré et la lutte contre la pauvreté. »
(Dugas, S., « Vers une prise en compte des dimensions sociales de l'intégration? », 2006, consulté le 07-08-2010)

Le Pacte mondial des Nations unies

Le Pacte mondial de l'Organisation des Nations unies est souvent désigné sous le nom de charte sociale de l'ONU, bien qu'il ne soit pas un traité international, mais plutôt un réseau auquel adhérent les sociétés affirmant leur responsabilité sociale, et dont elles peuvent être désaffiliées à cause d'un manquement aux principes définis dans le Pacte.

Charte sociale, ou code de conduite des entreprises, instrument de la responsabilité sociale de l'entreprise

De nombreuses entreprises transnationales ont mis en place des chartes sociales, ou codes de conduite, afin de promouvoir la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). Souvent, ces chartes s'appliquent non seulement aux employés de l'entreprise elle-même, mais aussi aux fournisseurs, obligés de signer la charte.

Effectivité des chartes sociales

Les chartes sociales – ou codes de conduite – sont critiquées comme étant des documents de droit mou, non contraignants pour les parties qui ne respectent pas leurs obligations. Par ailleurs, leur portée ne dépasse pas la législation du travail qui s'applique déjà à l'entreprise. En ce sens, les chartes sociales ne sont parfois qu'un instrument de marketing devant conférer une image éthique à l'entreprise.
Dictionnaire analytique de la mondialisation et du travail
© Jeanne Dancette